Miroir

Lydie ou Litka pour les intimes

Grande et élégante, Lydie est une personne avec qui on se sent rapidement à l’aise. Le genre de femme avec qui on a envie de boire un thé, en parlant de littérature. La première fois que je l’ai vue j’ai trouvé qu’elle avait un port de tête de danseuse, j’ai appris plus tard qu’elle avait simplement mal au dos…

Sa maman Yadwiga a été déporté de Pologne en 45, c’est à ce moment là qu’elle rencontre l’amour de sa vie retenu lui aussi dans une prison allemande. Malgré les difficultés de communication et les différences culturelles, ils sont sûrs de leurs sentiments respectifs.

A la fin de la guerre elle décide de tout quitter pour le suivre dans le sud de la France. Moyennement accueillie par la belle famille ils finiront par s’installer dans la région toulousaine. Oú ils auront quatre filles, dont Lydia la petite dernière, très proche de sa maman.

Quand elle me parle de sa vie, Lydie la trouve un peu triste et banale, elle en a partagé une trop longue partie avec le père de ses enfants. Avec un objectif : le bac et le permis pour eux, et tant pis pour son bonheur.

Souvent seule avec son fils et sa fille, maman avant tout, elle à les yeux qui s’éclairent quand elle parle d’eux. Elle est si fière de leurs réussites et surtout, part dessus tout de ces petits enfants.

Elle me raconte à demi mot, le temps perdu au côté d’un homme qui n’était pas le bon. Les galères de maman célibataire, la solitude éducative et la force qu’il lui a fallut.

Aujourd’hui, je vois une femme libre, fraîchement retraitée, qui prend très à cœur son rôle de grand mère. Elle respire la bienveillance, elle aime lire et cuisiner, elle a un beau jardin. Elle va enfin pouvoir vivre la belle vie qu’elle mérite.